La fauvette à tête noire
Les Fauvettes à tête noire sont les plus répandues des quatre espèces de fauvettes visibles dans notre région. On peut les entendre – et avec de la chance les voir- dans beaucoup d’endroits pourvus d’arbres, de taillis, de buissons et de grosses haies feuillues. Elles fréquentent les parcs et les jardins jusqu’en ville. Très arboricoles, ces fauvettes évitent néanmoins les forêts épaisses dont elles n’habitent que les clairières et les lisières.
Bien que très communs partout, sauf en montagne, ces oiseaux sont peu observés. Guère farouches, mais prudents, Ils se tiennent et se déplacent le plus souvent à l’abri des feuillages. Les mâles se font remarquer par leurs solos variés, vifs et clairs aux notes finales flutées. Les tonalités mélodieuses de leurs chants retentissants sont très agréables à entendre. Les observateurs initiés repèrent aussi leur présence aux seuls cris d’alarme secs et forts tèc-tèc, répétés par ces oiseaux dès qu’on s’approche de leur cantonnement, en particulier lors de la période de reproduction.
Les fauvettes à tête noire consomment une grande variété d’insectes et leurs larves. Ce sont des migrateurs qui nous quittent courant septembre pour rejoindre leurs zones d’hivernage qui vont du Sud de L’Europe jusqu’en Afrique tropicale. La plupart des migrateurs, au régime essentiellement carnivore, consomment des baies et des fruits avant de partir afin de se constituer les réserves de « carburant » indispensables. Il s’avère que les Fauvettes à tête noire ingèrent des fruits toute l’année. A leur retour courant avril, elles apprécient les baies de gui dont elles contribuent à disséminer les graines. Le régime alimentaire de cette espèce est en grande partie frugivore. Il a même été noté qu’elle absorbait sans risques les fruits toxiques pour l’homme, comme les baies de belladone.
TEXTE ET PHOTO : Gilbert BLAISING